TDAH chiffré

Diagnostics de TDAH au Québec

GRaphique 1

Prévalence du diagnostic de TDAH en résumé…
Selon le SISMACQ (2015-2016), le diagnostic de TDAH chez les Québécois de moins de 18 ans est deux fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles. La prévalence du diagnostic varie avec l’âge, elle est plus faible dans les tranches d’âge plus jeunes et plus âgées et culmine au centre de la distribution. Les plus diagnostiqués sont donc les garçons de 10 à 14 ans avec 11,2% portant un diagnostic de TDAH en 2015-2016.

Évolution des diagnostics de TDAH

Pour résumer l’évolution de la situation, dans le graphique 2, nous observons que:
– La prévalence du diagnostic de TDAH est en constante augmentation au Québec entre 2005 et 2015 tant chez les garçons que chez les filles; seul le groupe des enfants de 1 à 4 ans ne subit pas de hausse significative de diagnostic de TDAH.
Le groupe ayant la plus grande prévalence, les 10 à 14 ans, affichent une augmentation de plus du double en 10 ans. 

graphique 2b

 

Prise de psychostimulants au Québec

Figure 2 - INESSS

En ce qui concerne l’usage de la pharmacothérapie, notons que 6,44% des Québécois de 25 ans et moins faisaient usage d’un médicament spécifique au TDAH en 2014-2015, alors que ce pourcentage n’était que de 2,39% dans le reste du Canada. Le Québec est de loin  la province canadienne où la prévalence des médicaments contre le TDAH est la plus élevée. Le graphique ci-dessus précise que les médicaments en lien avec le TDAH sont prescrits au Québec à 8,28% des garçons et 4,51% des filles de 25 ans et moins; reproduisant le différentiel entre les sexes précédemment observé. Par ailleurs, la médication est l’option de traitement la plus fréquemment appliquée. En 2008 au Québec, on mesurait que 60% des enfants de 3 à 14 ans ayant un diagnostic de TDAH suivaient un traitement pharmacologique et que dans le groupe des 9 à 11 ans, 75% des enfants diagnostiqués TDAH étaient médicamentés (EQSP 2008).

Influence de la position sociale sur le TDAH

influencepositionsociale

Certains facteurs appartenant à l’environnement social semblent influencer la possibilité, pour un enfant, d’obtenir un diagnostic de TDAH.

Par exemple, les données du tableau ci-haut indiquent que les enfants qui sont dans une position sociale faible de façon précoce et persistante* ont une probabilité significativement plus grande d’obtenir un diagnostic de TDAH et d’être médicamenté pour ce trouble que les enfants qui ne vivent pas dans la précarité. Il en va de même pour la probabilité de développer un trouble d’apprentissage ou d’obtenir un autre diagnostic en santé mentale.

L’âge relatif a aussi une influence sur la probabilité d’obtenir un diagnostic de TDAH. Ainsi, les enfants qui sont parmi les plus jeunes de leur classe ont deux fois plus de chances d’être diagnostiqués TDAH (Evans et collab. 2010; Edler 2010). Au Québec, 60% des enfants ayant un diagnostic de TDAH sont nés en juillet, août ou septembre (Monzée 2009), soit dans les mois précédant la date limite pour atteindre l’aĝe minimum pour entrer en classe (ces élèves seront les plus jeunes de leur classe). Ce phénomène est corroboré par l’INESSS dans ses récents travaux sur la médication liée au TDAH dans lesquelles il est fait état d’une prévalence de  prise de psychostimulants «plus élevé⌈e parmi les enfants et les jeunes adultes nés en été (juin, juillet, août, septembre)» (2017a).

*La position sociale faible correspond aux familles situées dans le quintile inférieur de l’indice socioéconomique (calculé selon le revenu brut, le niveau de scolarité et la classe professionnelle). La faible position sociale d’un enfant sera dite précoce et persistante si jusqu’à l’âge de 10 ans il a vécu plus de cinq épisodes (période de 12 mois) de faible position sociale dont au moins un avant l’âge de 29 mois.

Principales références

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), 2017a. Le TDAH chez les Québécois de 25 ans et moins : portraits de l’INESSS.
– Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), 2017b. Prévalence de l’usage des médicaments spécifiques au trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez les canadiens de 25 ans et moins. Portrait rédigé par Éric Tremblay et Jean-Marc Daigle Québec, Qc : INESSS; 21p.

– Lesage A., & Émond V. (2012). Surveillance des troubles mentaux au Québec : prévalence, mortalité et profil d’utilisation des services. Institut National de Santé Publique du Québec.
– Brault, M.-C., & Lacourse, E. (2012). Prevalence of prescribed attention-deficit hyperactive disorder. Can J Psychiatry, 57(2), 93-101.
– Riberdy, HÉLÈNE, Karine TÉTREAULT et Hélène DESROSIERS (2013). «La santé physique et mentale des enfants: une étude de prévalences cumulative », Étude longitudinale de développement des enfants du Québec (ÉLDEQ 1998-2010) – De la naissance à 10 ans, Institut de la statistique du Québec, vol. 6, fascicule 4.
– Morrow, R.L., Garland, J., Wright, J.M., Maclure, M., Taylor, S.,Dormuth, C.R. (2012). Influence of relative age on diagnosis and treatment of Attention-deficit/hyperactivity disorder in children. Canadian Medical Association Journal, Mars 2012.

Source de Données:
– Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP), 2008; 
– Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire  (EQSJS), 2010-2011;
– Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ), 2005-2006 à 2015-2016;